samedi 28 février 2009

Manhattan la grosse pomme

Pour ceux qui ne sont jamais allés à NY, il est normalement impossible de s'y perdre, à moins de ne pas savoir compter: le plan est en damier (comme à Ottawa), ou à peu près:
il y a des streets dans le sens Est/Ouest, et des Avenues dans le sens Nord/Sud. Les streets sont toutes numérotées, et les avenues le sont pour la plupart, mais portent aussi des noms. On compte du bas vers le haut et de droite à gauche.
Une seule avenue a décidé d'être originale et coupe le plan en diagonale: c'est Broadway.
Le problème sera donc de savoir prendre la street dans le bon sens.... vers l'Est ou vers l'Ouest!
Voilà donc l'un des seuls immeuble triangulaires : le flatiron (ou fer à repasser), à l'angle de Broadway et de la 5e avenue.


Quant l'expression big Apple, voilà l'explication! Dans les années 20, un certain John J. Fitzgerald, chroniqueur de course de chevaux pour le Morning Telegraph de New York, a surpris une conversation entre deux valets d'écurie de La Nouvelle-Orléans. Ceux-ci, impressionnés par le champ de courses de la métropole, avaient utilisé l'expression the big apple pour le désigner.
Séduit, le journaliste la reprit dans le titre de sa chronique, et elle devint rapidement associée au monde des courses de New-York.
Dans les années 30, les musiciens ont étendu la métaphore à la ville entière, ville qui était devenue entre-temps la capital du jazz.
Quarante ans plus tard, le bureau de tourisme a repris l'expression pour évoquer l'animation et l'effervescence des belles années du jazz.

Big Apple aussi
Pour ceux qui n'auraient pas compris la blague, il s'agit là de l'Apple Store; Apple est une marque d'informatique des ipod, des ibook et des tas de bidules marrants. Il y fait chaud (bien agréable quand on marche dans le frais depuis 2 heures) on peut tripoter des jousjous qui coutent 400 $, et le wifi est gratuit.
Je racontais à plusieurs personnes ici que j'avais passé une semaine à NY, beaucoup m'ont demandé si j'étais à Manhattan.
Alors j'ai plusieurs théories la dessus:
Soit ils ne réagissent pas comme les touristes lambda et par exemple quand on dit « visiter Paris », ils imaginent qu'il faut loger à Melun.
Soit ils ont oublié que j'étais une touriste de base, et ils considèrent que j'ai forcément déjà visité NY, et donc que j'ai un truc particulier à faire, dans l'équivalent de Melun.
Ou encore, que New York est une ville un peu cher (comme toutes les capitales et grandes villes) et que j'ai l'intention de faire 2h30 de métro tous les jours pour économiser 50€ dans le budget de l'un de mes uniques séjours à New York.
Soit encore, ils sont étonnés que je sois si plouc pour parler de NY et non directement de Manhattan. Comme si on disait « je vais visiter la région Ile de France »
J'hésite ! :)

Empire State Building

En route (en ascenseur plutôt) pour les hauteurs : voici le célèbre Empire State Building!
C'est redevenu un des plus hauts immeubles de New York depuis un certain 11 septembre 2001.
Petite visite guidée de l'intérieur:
Art déco on vous dit!

!


et la vue:






Empire State Building

vendredi 27 février 2009

Voilà enfin les photos de NY tant attendues par certain(e)s... Il y a des lumières et des Grattes-ciel partout, en particulier ceux Art Déco (chouette, on adore...)
Voilà le célèvre Chrysler Building, taillé comme une calandre de voiture.
Ceci est une grille d'arbre...
Mais regardez le dessin de cette grille, ce n'est pas juste pour que l'eau puisse alimenter la bête, c'est aussi un motif en acier acéré, comme le building en face, pointé vers le ciel. Bref, la victoire de la modernité, la précision industrielle, la vitesse, l'efficacité américaine, la beauté de l'acier poli.... (oui, oui, tout ça en regardant par terre:)

Patchwork


Le musée de la Poste

Dans ce grand Musée National, est compris le Musée de la Poste. Le rapport est sans doute un peu tiré par les cheveux, mais ma foi, ça rentabilise le billet gratuit. Le thème ne m'attirait pas plus que ça, mais ce musée réussi à mener une réflexion historique et sociologique, voire psychologique sur le courrier. L'aventure historique commence chez les égyptiens, et s'achève par internet où l'on envoie quasiment plus de lettres, juste quelques cartes postales parce que ça fait toujours plaisir à laisser trainer quelque part. L'épopée d'un pli contenant une bonne ou une mauvaise nouvelle qui traverse l'Atlantique depuis Bordeaux jusqu'au fin fond du petit village d'Acadie est assez fascinante. Le pli passait soit par la Poste « Officielle » de Messieurs les Anglais, soit bien souvent par des voyageurs. C'est d'ailleurs toujours ce qui se passe pour l'Afrique; les sœurs de Kinshasa font passer leur courrier par la valise diplomatique française, mais chut, je pense que c'est un secret.
La collection de timbres donne l'occasion de petits films percutants sur les thèmes objet de timbres. Et l'on est... comment dire, fasciné par un entretien des années 60 d'un professeur de la faculté de Toronto qui annonce à ses élèves que le message de la télévision n'est pas le contenu, mais le contenant! La télévision n'a pas de message propre, elle n'est qu'elle même. Il en déduit que le message de la télévision n'est que de montrer ceux qui la regarde.... le tout il y a 50 ans, c'est si hurlant de vérité....
Même, le musée fait dans le ludiquo informatif; voilà la salle de controle de la distribution du courrier dans tout le Canada, et un petit jeu qui vous mets dans la peau d'un postier stratège prêt en moins de 20 secondes à trouver des solutions pour remédier à une tempete de neige ou à une grève surprise! J'ai pas été trop mauvaise, mais je n'ai pas gagné non plus. Faut dire qu'il faut connaitre les conditions locales!





Enfin, la Poste est une histoire de distance! Finalement, pourquoi écrire si l'on n'est séparés? Et comment mettre dans une missive tout vos espoirs?

Musée des Civilisations; Premières Nations

Comme vous le remarquez, je ne vous assaille pas de photos de New York, c'est juste qu'il y a un léger problème technique, mais qui est en voie de résolution comme on dit.
Je vais donc vous faire visiter le musée des Civilisations que je suis allé voir ce soir, qui a l'intérêt d'être un musée et d'être gratuit le jeudi, deux éléments qui me plaisent bien :)
Voilà une petite partie, je n'ai pas tout exploré encore. Comme son nom l'indique, il s'agit du musée national des Civilisations du Canada; on commence donc par les peuples autochtones. On se promène au milieu des reconstitutions de villages disparus, dans l'histoire ancienne du Canada (c'est à dire en 1850...). Ici on met dans des vitrines des témoignages de 1920. J'ai du le dire déjà; l'échelle du temps n'a pas la même dimension ici qu'en Europe. C'est justement l'argument des « Premières Nations » qui ont accueilli les Européens bien souvent à bras ouvert. Ils ont été parfois massacrés manu militari, mais ils ont été surtout décimés par les maladies infantiles européennes et par l'inculturation. Les vitrines retracent l'arrivée des bateaux en territoires « indiens », leur surprise, leur communication difficile, leur énorme différence surtout.
Que faire de cette histoire délicate?
Extrait: (http://ethnolyceum.wordpress.com/)
Le 11 juin dernier, le premier ministre canadien, Stephen HARPER, a présenté officiellement les excuses du Canada aux quelques 80 000 autochtones ayant été soumis à une assimilation forcée dans les pensionnats dirigés par des institutions chrétiennes. Son homologue australien l’avait précédé, par un acte public de contrition, en février dernier.
Les peuples premiers d’Australie et du Canada ont en commun, parmi nombre de traitements inhumains que leur réservèrent les colons européens, d’avoir été soumis pendant le XIXe siècle jusqu’aux années 1970 à ce qui est parfois décrit comme un «génocide culturel» : les enfants des autochtones, selon un plan fédéral, étaient retirés à leur famille pour être placés dans des pensionnats religieux, où il leur était interdit de parler leur langue maternelle, et où nombre d’entre eux subirent de surcroît violences et abus sexuels. Sous le regard de l’ONU, qui a voté un texte défendant les droits des peuples premiers il y a moins d’un an, cette repentance est toutefois menée à pas comptés, l’Australie et le Canada ne souhaitant pas ouvrir le coûteux dossier des indemnisations et moins encore celui conduisant éventuellement vers l’indépendance de certains territoires.
Au Canada, les autochtones regroupent les Indiens, les Métis et les Inuits, répartis en quelque 640 communautés différentes. Selon le dernier recensement de 1986, ils sont environ 1,2 million, soit 3,8 % de la population globale canadienne (33 millions). Parmi eux, les Indiens sont de loin les plus nombreux (plus de 60 %), suivis par les Métis, issus de la rencontre entre les Européens et les Indiens à l’époque du commerce des fourrures à la fin du XVIIIe siècle environ 30 % , les Inuits n’étant guère plus que 4 %.

Premières Nations

jeudi 26 février 2009

President Day

Voilà l'heure de sortie de bureau à Manhattan.... vous allez me dire que c'est encore vide, décidément, les capitales d'Amérique du Nord sont toutes désertes?? Et bien, c'est juste un jour férié. Moi qui voulait voir de mes yeux les fameux traders de Wall Street, ceux qui font chanceler la planète, ceux qui sont payés 15.000 $ par mois, plus quelques primes de quelques millions à la fin d'une grande année, et bien voilà, je les ai loupés à cause de ce fameux jour férié.
Je n'ai toujours pas encore bien compris ce qu'est ce lundi férié en février. Il est question de l'anniversaire des présidents Washington le 22 et Lincoln le 12, mais je ne vois pas bien pourquoi en faire un jour férié le 3e lundi de février, qui est tombé cette année le 16.... Les américains aiment bien fixer leurs dates de cette façon: les élections par exemple ont toujours lieu le mardi suivant le premier lundi de novembre (oui, oui, c'est la définition exacte). En tous cas, ce jour est férié, ce qui n'est pas volé pour les américains. J'avais indiqué dans un blog (la semaine de 35h) que les Nord Américains ne travaillent pas énormément dans la journée. Ils commencent tôt et finissent tôt, et n'ont que 15 jours de vacances par an. Les petits jours fériés qui trainent sont donc les bienvenus. L'inconvénient d'avoir si peu de vacances se répercute peut-être sur leur propension à ne pas connaître le monde, puisqu'en 15 jours par an, c'est court pour voyager.

Voilà quand même Wall Street, by night, c'est joli.
Devant le temple de l'argent, le centre du monde financier un instant de recueillement s'impose, ... et c'est tout petit en fait!
La rue est tordue (ce qui est rarissime là bas!), on se croirait à Paris.
Le comité d'accueil local est très chaleureux; dans la rue juste avant ce bâtiment vous avez un dispositif anti-chars et un pauvre gars dans une guitoune à faire le guêt. Si vous venez à New York en char, prévoyer de le garer un peu plus loin (ceci pour les québecois bien sûr...)

mercredi 25 février 2009

Alors voilà New York est fini! Ce fut une belle semaine, pleine de soleil et de découvertes.

C'était un de mes objectifs en venant au Canada, je voulais voir New York et humer l'air de la nouvelle Amérique d'Obama; j'ai tellement senti l'air du nouveau président qu'on y était pendant « president day », jour férié aux Etats Unis, et qu'il était à Ottawa pendant ce temps là...! J'aurais voulu l'éviter que je n'aurais pas fait mieux.

New York est mythique: le 11 septembre bien sûr; le monde entier a nommé un événement juste sur une date, la capitale de l'art moderne, la capitale de la grande finance en ruine, la porte d'entrée vers l'espoir pour des millions d'immigrants pendant une bonne 50aine d'année, la ville des buildings géants, de la 5e avenue, des cabs jaunes, des films de Woody Allen etc ,etc....

Aller dans une ville avec des idées plein la tête n'est pas forcément bon, il vaut mieux se laisser surprendre, et tomber « par hasard » sur des choses formidables, choses que tout le monde connait déjà, mais pas vous! Ça permet de rentrer avec des étoiles dans les yeux et d'avoir l'impression d'avoir découvert la poudre. Alors que si on s'attend à être étonnée, et qu'on vit à Paris, et bien on risque d'être déçue. C'est l'inconvénient de vivre dans une des plus belles villes du monde, où on a les plus beaux et les plus grands musées qui existent, et surtout quand on les connait! Bon ça fait prétentieux, mais juste pour dire que New York est une ville si on en doutait. Il y a des gens dans le métro (on en reparlera du fameux métro...) qui font la tête comme à Paris, bref, normal quoi. Il y a des musées qui se partagent les œuvres des artistes les plus célèbres avec les autres musées du monde, il y a des touristes qui se prennent en photo devant des monuments flous, (les monuments sont flous sur la photo bien sûr puisque lesdits touristes sont devant), des magasins de bidules à vendre aux touristes, des statues de la Liberté en plastique en différents formats, des Tshirts « I love NY », des monsieurs "hot-dogs" dans les rues (ou autrement appelés "hommes-sandwichs"), des temples dédiés au Dieu-Consommation-d'Amérique, des Macdos, des Starbuck's coffes, des superbes ambulances lumineuses, etc, etc ... bref de quoi alimenter un blog pendant quelques temps!! ;)

Allez, on a peur de rien, surtout pas du ridicule, je vous mets une photo dans le vent, floue (c'est dans le thème), de moua sur Times Square! :)


Oui, il fait frais en fevrier à NY...!


lundi 23 février 2009

New York!

Bon, je vois que ça reclame.... on veut des niouses fraiches, des photos, des infos, des théories....
Donc, ça arrive doucement mais sûrement, il faut que ça murisse.
Je suis rentrée de New York hier soir, je me remets à mes devoirs et vais concocter quelques post sur cette semaine!
En attendant, les photos arrivent!

vendredi 13 février 2009

En route pour de nouvelles aventures!

Une semaine à New York à mi-parcours de l'album "Les aventures de SAbine en Amérique"!

Les 60e états américains?....

A quoi sert le Canada? Je me suis posée la question, après tout, ils sont 30 pauvres millions, parlent anglais aussi, pourquoi le Canada n'a pas été englobé dans les USA? Vous avez la réponse dans le petit résumé historique plus bas. Le Canada est le bastion loyaliste, finalement, ce sont des Britanniques qui ont voulu le rester. Maintenant, ils sont en Amérique du Nord, et même si la reine d'Angleterre est sur les pièces de monnaie, c'est bien l'oncle Sam qui est nettement plus présent que Elisabeth II.
J'ai discuté longuement dans le train entre Montréal et Québec avec un entrepreneur de génie civil. Monsieur établi et pas dans le besoin il me semble puisqu'il construit des ponts et des routes dans le Nord du Québec, essentiellement pour l'exploitation minière. Il est plusieurs mois par an aux Antilles Françaises sur son bateau (bin il y fait plus chaud! :) Il a donc une vision assez intéressante sur sa région, sur la France par l'intermédiaire des «Metro » (ceux de métropole) qu'il rencontre aux Antilles, et sur les américains. C'est lui qui m'a fait mettre le doigts sur la particularité du Canada anglophone par rapport aux States. Même, il avance que le 51e état américain pourrait (ou aurait du) être... le Québec! Cette théorie a l'air assez logique et partagée par d'autres gens ici. Les patriotes américains ont voulu chasser la Grande Bretagne et instaurer une République sur des idées de liberté proches des Lumières françaises. C'est même pour cela que la France a officiellement pris partie contre nos fameux amis les Anglais (toujours eux...) en envoyant La Fayette notamment. Le Québec nouvellement conquis aurait donc pu tout à fait se rebeller en 1776 et vouloir rejoindre la confédération américaine.

Le Français

Le français a toujours été le lien très fort des Québecois entre eux. Ils descendaient tous de familles françaises, par opposition aux colons Britanniques. Le lien avec la France était synonyme de lien avec la langue française.
Avec le temps, le lien s'est éloigné et même brisé: Le lien institutionnel a d'abord été rompu par la conquête anglaise, les français de Nouvelle France sont devenus des sujets du Roi d'Angleterre. Le lien culturel ensuite a fini par se distendre. Par la distance et le temps, le québecois a pris des expressions et l'accent qu'on connait. Surtout, depuis le 20 siècle, les milliers (voire les millions) d'immigrants au Québec ne sont plus d'origine française. Beaucoup de francophones d'Afrique sont encouragés à venir, et tous les autres (indiens, chinois) sont sensés apprendre le français qui est la langue officielle. La société est donc totalement chamboulée, le lien reste la langue française, mais plus la France.
Les Québecois vivent en Amérique du Nord, à coté du géant américain, ce qui ne peut pas être sans conséquence dans les mentalités. Ensuite, comme dans tous les pays, le regard est essentiellement nombriliste: c'est la « théorie du mort au kilomètre ». Les médias ne relaient que les informations proches en distance ou en culture des lecteurs/ spectateurs. Les Québecois « de base » s'intéressent au Québec et aux Etats Unis, mais plus particulièrement à la France. André et Judith me disait que la France n'était pas plus présente dans les médias que le Québec en France. (c'est à dire quarément absente?!) La musique, la littérature, les émissions québecoises sont complètement inconnus ailleurs au Canada. Ou bien, ce sont des artistes mondialement connus (genre Céline Dion) qui ont fait leur renommée aux Etats Unis.
A l'inverse, Claire me disait qu'elle achète des livres sur des sites français, qu'elle suit l'actualité française etc, etc. J'ai eu la clé de ce mystère: Nous sommes ici en Ontario, province voisine du Québec, et anglophone. Il se trouve que la culture du Québec est stoppée par la frontière de la langue. Il y a bien une librairie francophone ici, on y trouve exactement les mêmes livres qu'en France.
La théorie du train (voir post début janvier) mérite donc d'être creusée et est finalement plus complexe qu'un simple héritage français.

Nos amis les anglais

Nous avons fait l'Europe après la guerre de 1945 avec nos « vieux » ennemis les Allemands. Se battre 3 fois en moins d'un siècle contre le même pays nous a convaincu de faire quelque chose pour la paix, et cette fois pour de bon. Mais je m'aperçois qu'il suffit de remonter un peu dans l'histoire pour se rendre compte qu'on a été en guerre contre la Grande-Bretagne beaucoup plus souvent et plus longtemps qu'avec l'Allemagne. On s'est battu pendant des siecles contre les anglais. On pourrait faire une comparaison morbide sur le nombre de morts que l'on doit aux anglais ou aux allemands...je pense que les anglais nous en doivent plus!

Petit résumé de l'Histoire du Québec

Après la visite du musée de Québec, je comprends un peu mieux cette etrange contrée. Des Nord américains qui parlent français, des Canadiens qui voudraient leur indépendance, des Québecois qui ne savent plus si cela veut dire quelque chose... Leur histoire étant un peu turbulente, je vous mets un petit résumé à grands traits pour s'y retrouver.
1534: Jacques Cartier part de Saint Mâlo sur ordre de François 1er pour chercher une route vers l'Asie par l'Ouest. Il débarque au Québec et installe une petite colonie de peuplement et de traite de fourrures. Les premiers temps sont terribles pour les Français qui ne sont pas habitués au climat et qui manquent de préparation.
1608: Après plusieurs échecs et retour en France, Samuel de Champlain installe définitivement une colonie sur le site de Québec (là où le fleuve se rétrécit) La population française est très faible, mais tout est fait pour encourager les nouveaux arrivants et les naissances (scolarité gratuite pour le 23e enfant!!! ça motive, c'est sûr..) Des bateaux de jeunes filles à marier sont même envoyés directement dans la colonie puisqu'entre les marins et les aventuriers, on manque de femmes! (ce qui rappellerait presque un épisode entre les romains et les sabins, mais c'est une autre histoire). La paix est enfin trouvée avec les tribus locales.

1763-4: la Conquête: défaite française sur les Plaines d'Abraham. Par la signature du Traité de Paris, la Nouvelle France devient britannique. Les français du Canada sont « abandonnés » par la France à l'ennemi séculaire: l'Anglais! (n'oublions pas Jeanne d'Arc) Les Britanniques prennent le pouvoir, organisent la province, instaurent par exemple leur système de mesure: les pieds, les pouces, pound, les galons, etc, etc
1776: Révolution américaine: Les Patriotes se révoltent contre la Couronne d'Angleterre avec l'aide de la France et obtiennent l'Indépendance. Les colonies britanniques d'Amérique deviennent une République des Etats-Unis. Environs 15 000 loyalistes (fidèle à la Grande Bretagne) se rassemblent au Nord dans la colonie du Canada.
Pour éviter que la province du Québec ne prenne le même chemin que les colonies du sud devenues une république, la Couronne d'Angleterre donne des droits aux francophones: droit d'utiliser le droit civil, autorisation de pratiquer le culte catholique.
Mais la France qui a militairement aidé les américains (La Fayette), a définitivement abandonné la province du Nord aux mains des Anglais.
1789: Révolution française
1838: La Rébellion: grande révolte des francophones (les patriotes) dirigée par Papineau, pour demander une certaine autonomie politique vis à vis de Londres. Les émeutes sont écrasées, désormais les francophones sont soumis pour plus d'un siècle au nom de l'assimilation. Alors que les francophones sont majoritaires, c'est l'anglais qui est imposé comme langue officielle.
1867: naissance de la Confédération Canadienne. le pays devient fédéral, mais toujours dans le cadre de la couronne britannique. Les provinces de l'Ouest et du Nord sont intégrées peu à peu.

1914-1918: le Canada participe à l'effort de guerre britannique, et perd 60 000 soldats dans les tranchées.
1931: Statut de Westminster: le Canada est un pays officiellement indépendant, il choisit son souverain: le Roi de Grande Bretagne.
1939-1945: le Canada participe aux Débarquements en France aux cotés de la Grande Bretagne et des Alliés.
1959: Début de la « Révolution Tranquille », elle durera jusqu'aux Jeux Olympiques de Montréal en 1976. Après la seconde guerre mondiale, le Québec se modernise subitement, socialement et politiquement. L'Église Catholique, qui contrôlait absolument toutes les œuvres sociales (écoles, hôpitaux, etc) est dépassée, débordée par le baby boom et par les nouvelles exigences de la « vie moderne ». Alors même qu'elle se retire de ses œuvres, son hégémonie est très vivement remise en cause. Les jurons québécois sont empruntés au vocabulaire liturgique (tabernacle!! Christ!) Le pays rentre dans l'ère industrielle (l'électricité est nationalisée), l'État devient un État providence (ce qui permet de remplacer l'Église), le statut des femmes est totalement revu, un vent d'euphorie souffle où tout est possible « désormais ». Comme « Mai 68 » en France, la Révolution Tranquille reste toujours la référence intellectuelle et sociale aujourd'hui. Il y a un « avant » et un « après ». Les francophones s'affirment politiquement au sein du Canada. Pour la première fois depuis 1838, ils vont envisager sérieusement l'indépendance.

1977: la loi « 101 » est votée; La Charte de la langue française impose l'usage du français dans les affichages et dans les administrations du Québec. La langue devient l'élément fédérateur des québécois.
1980: 1er référendum qui refuse la souveraineté du Québec
1994: le 2nd référendum sur l'indépendance du Québec est perdu à hauteur de 50,58%. Le mouvement indépendantiste est court-circuité, il ne s'en remettra pas. On parle de 4000 voix manquantes pour l'indépendance, et certains font remarquer que beaucoup des électeurs comptabilisés sont anglophones, donc loyalistes, alors que les francophones sont en très grande majorité favorables à l'indépendance.

médidation photographique expérimentale au musée des Beaux Arts

Expérimentations

jeudi 12 février 2009

J'ai froid !

Vous l'attendiez tous ce cri du cœur, cet aveu, cette plainte, et je vous entends déjà d'ici: « c'est normal, au Canada ça caille, on t'avait prévenue »...
Et bien oui, tout à l'heure j'avais froid sur le parking après mon english conversation group sous la pluie avec Sheila. Oui parce qu'on fait le même deal tous les mercredis soirs, elle travaille à la bibliothèque et je vais la rejoindre pour qu'elle me ramène.
Ceux qui suivent vont relever que j'ai dit « sous la pluie »... je vous rappelle qu'il ne pleut jamais en hiver ici normalement. Et aujourd'hui, il a fait jusqu'à (+) 9°, ce qui prouve encore une fois que le climat fout le camp. Tout se transforme en bouillasse, on patauge dans la neige moitié décongelée, dans les mares de flotte partout, et quand la terre est à nue, elle est gorgée d'eau, on a l'impression de marcher sur une éponge, il pleut sous les toits puisque les gouttières sont encore prises par les glaces, bref, le truc horrible. Et bien c'est quand il fait plus de zéro qu'on a froid. Sheila confirme aussi. Elle avait froid quand elle était à Paris, et tout le monde lui faisait la même remarque qu'elle devait être habituée puisqu'elle est canadienne. Et bien naaaaan, on ne s'habitue pas au climat pourri pluvieux de Paris!
Vivement que les températures négatives reviennent pour que j'aie chaud!
Regardez next Friday: sun et - 15° ! :)))

mercredi 11 février 2009

Suite de la visite de Québec

Québec II

Retour à la maison

Je suis rentrée en France! Un air de Bretagne pluvieuse flotte ici: il fait à peine froid (-5°), mais le vent et l'air humide sont désagréables au possible. Tout le monde parle français dans les rues, et anglais pour les touristes, comme d'habitude en France...
La ville de Québec est la plus ancienne ville d'Amérique du Nord, elle a fêté ses 400 ans l'année dernière. C'est donc une bonne manière pour les Etats-Uniens de visiter la France à moindre frais.
Enfin, je retrouve une vraie ville, des vraies rues, des vraies maisons un peu vieilles!!
C'était le carnaval pendant 2 semaines: il y avait donc des animations dans les rues, une course de tacots, une course de canots que je vous ai déjà montrée, et beaucoup de monde dans les rues. Pour une fois, parce qu'entre Ottawa, Hull, et Montréal la veille, je n'ai pas rencontré beaucoup de foules. A croire qu'il n'y a pas de Canadiens dans ce coin, ou qu'ils sont tous chez eux!
Québec
Il faut bien réaliser que Québec est la SEULE ville sur ce modèle en Amérique du Nord. Les autres, c'est Ottawa au mieux (ou Toronto, version grattes-ciel modernes), ou plus souvent sur le modèle de Hull! :)

mardi 10 février 2009

Judith et André

J'ai rencontré Judith et André à Paris, où ils habitaient juste à coté de Saint Médard, en plein Ve. Aujourd'hui, chez eux, c'est un peu différent...!
André devant l'entrée de la maison.

Le fleuve: à perte de vue


et la banquise!

Photos des canots

Comme mon petit film donne le mal de mer, je vous mets quelques photos, qui sont quand même de meilleure qualité. Et oui, la vidéo c'est plus délicat que les photos! ;)

Canots

lundi 9 février 2009

ça rame!

Voilà une activité sportive organisée pendant le carnaval de Québec! Le but est simple: traverser le fleuve avec un canot et 4 rameurs et un barreur.
Traverser un cours d'eau n'est pas bien compliqué, sauf en février sur le Saint Laurent: il faut ramer au milieu des mini icebergs, mais aussi sortir du bateau pour pousser sur la glace!! Ecoutez le doux craquement de la glace contre les bateaux, c'est impressionnant. Ils ne portent pas de gilets de sauvetage, pas très utile de toute façon vue la température de l'eau; il est interdit de tomber à l'eau...comme sur un voilier: une main pour soi, une main pour le bateau. On peut donc marcher sur les eaux!
Les meilleurs ont fait le parcours en 47 minutes; il devait faire dans les -10°, donc pas extrêmement froid, mais il y avait un sympathique vent bien humide. La température était pour une fois vraiment pénible, pour preuve, on a finit la journée au musée, et c'est bien la première fois que j'avoue que c'est froid. Tout est dans l'air humide!

lundi 2 février 2009

Canicule

Il fait 0° aujourd'hui et un grand soleil: donc?.... y'a de la flotte partout, les toits goutent à grosses gouttes, des morceaux de glace glissent sur le trottoir, bref, on est presque en Tshirt, sisisi je vous assure, à partir de -5°, il fait bon.

Je commence à ressentir plus précisement la température:
- 30°: c'est la crise: manteau Michelin, pantalon de ski, echarpe sur le nez si possible parce que l'air gèle mon nez, double couche de gants, bonnet, et restriction de circulation
- 20°: on peut laisser le pantalon de ski au placard, toujours Michelin, + "long jones" (espèce de caleçon en dessous du jeans, c'est LE secret) et double couche de gants (gants de Noel + les mouffles de Claire), bonnet, mais on peut se promener sans problème.
- 10°: on peut commencer à sortir le nouveau manteau acheté en soldes en laine, + bonnet (voire sans) + juste une couche de gants ou même sans gants.
- 0°: canicule: on peut tenter d'enlever les long jones, sans bonnet, et manteau en laine.
le tout avec les chaussures de neige quand même.