vendredi 13 février 2009

Le Français

Le français a toujours été le lien très fort des Québecois entre eux. Ils descendaient tous de familles françaises, par opposition aux colons Britanniques. Le lien avec la France était synonyme de lien avec la langue française.
Avec le temps, le lien s'est éloigné et même brisé: Le lien institutionnel a d'abord été rompu par la conquête anglaise, les français de Nouvelle France sont devenus des sujets du Roi d'Angleterre. Le lien culturel ensuite a fini par se distendre. Par la distance et le temps, le québecois a pris des expressions et l'accent qu'on connait. Surtout, depuis le 20 siècle, les milliers (voire les millions) d'immigrants au Québec ne sont plus d'origine française. Beaucoup de francophones d'Afrique sont encouragés à venir, et tous les autres (indiens, chinois) sont sensés apprendre le français qui est la langue officielle. La société est donc totalement chamboulée, le lien reste la langue française, mais plus la France.
Les Québecois vivent en Amérique du Nord, à coté du géant américain, ce qui ne peut pas être sans conséquence dans les mentalités. Ensuite, comme dans tous les pays, le regard est essentiellement nombriliste: c'est la « théorie du mort au kilomètre ». Les médias ne relaient que les informations proches en distance ou en culture des lecteurs/ spectateurs. Les Québecois « de base » s'intéressent au Québec et aux Etats Unis, mais plus particulièrement à la France. André et Judith me disait que la France n'était pas plus présente dans les médias que le Québec en France. (c'est à dire quarément absente?!) La musique, la littérature, les émissions québecoises sont complètement inconnus ailleurs au Canada. Ou bien, ce sont des artistes mondialement connus (genre Céline Dion) qui ont fait leur renommée aux Etats Unis.
A l'inverse, Claire me disait qu'elle achète des livres sur des sites français, qu'elle suit l'actualité française etc, etc. J'ai eu la clé de ce mystère: Nous sommes ici en Ontario, province voisine du Québec, et anglophone. Il se trouve que la culture du Québec est stoppée par la frontière de la langue. Il y a bien une librairie francophone ici, on y trouve exactement les mêmes livres qu'en France.
La théorie du train (voir post début janvier) mérite donc d'être creusée et est finalement plus complexe qu'un simple héritage français.

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