lundi 30 mars 2009

My Class!

Voilà ma classe ! (ou ce qu'il en reste, nous étions 18 au départ)

De droite à gauche (vu le nombre de Saoudiens, on peut utiliser leur sens de lecture pour une fois ;)
Reyhana, Eilenn (the teacher), Al Mulhim, Raid (devant), Faisal (Faz), El Shammeri (devant) et Yannick. Etaient présents aussi Suhila et Mohamed Ajal qui sont libyens pratiquants et qui ne veulent donc pas être sur une photo, l'Islam interdisant toute représentation humaine, seul Dieu peut créer l'humain (c'est beau ;).

Les saoudiens aussi sont sensés être musulmans, mais bon.... qui a dit que c'était un pays intégriste qui enferme ses femmes, et lapide les homosexuels? Sisi c'est bien un pays intégriste, mais il paraît qu'ils sont ici justement pour s'ouvrir l'esprit. Une bonne partie est largement ouverte, y'a pas de problèmes! D'ailleurs tout est religieux chez eux, en tant que gardiens des lieux saints de l'Islam, il leur est interdit de changer de religion. Je ne suis pas sûre de la sanction: peine de mort soit par pendaison soit par lapidation....
C'était vraiment les dernières personnes que je pensais rencontrer en arrivant ici. Ils sont attachants. Je vais presque regretter de ne plus les entendre parler arabe la journée. See you one day guys, Inch Allah!

Sans doute sont-ils déjà imbibés de l'ambiance canadienne; tout le monde est gentil ici.
Il y a l'effet petite ville. En sortant de la fac ce matin, j'ai croisé Haig devant sa maison, qui fait partie du groupe de conversation du mercredi. Sa maison était celle devant laquelle Klaus nous déposait en voiture pendant la grève des bus avec Pascaline pour prendre son collègue. Et oui, le monde est petit! Haig est le collègue de Klaus!
Il y a aussi le fait que les gens ne « se prennent pas la tête ». Je suis d'autant plus sensible à cette familiarité que Paris est une ville où les gens sont archi désagréables courant après leurs métros et leur représentation sociale. On m'a dit qu'il n'y avait pas de classe sociale ici, chacun a posé sa valise ici un jour (ou son père/grand-père) et à oublié d'être prétentieux et de prendre les autres pour des imbéciles parce qu'ils ne portent pas la bonne marque de chemisier. Bon bien sûr, les gens se différencient selon leur éducation et leur fortune, mais ce souvenir reste quand même. Je vous rappelle que les caissières vous disent « Hello, how are you today? Are you fine? » (mais en vous regardant et écoutant la réponse!), un homme à Québec était rentré dans l'avion en disant à l'hôtesse « salut, ça va? Comment vas tu aujourd'hui? » (tutoiement systématique, c'est peut-être un anglicisme).
Ce pays mérite donc sa réputation d'être accueillant, selon le peu que j'en ai vu.

Sinon concernant mes progrès d'anglais, j'aurais progressé essentiellement à l'écrit (un peu grâce à la fac quand même, mais surtout grâce à moi même). Je suis capable de lire en anglais maintenant et d'écrire à peu près. Quant à l'oral, je comprends un peu et je peux me faire comprendre, mais pas assez à mon goût.

dimanche 29 mars 2009

Les cours d'anglais, ou comment ne pas apprendre l'anglais à l'Université d'Ottawa

Je n'ai pas encore parlé de l'Université d'Ottawa (surnommée U Ottawa) pour les cours d'anglais langue seconde, ou ESL (english second language), je n'avais pas envie d'en rajouter!

J'avais choisi ce système pour plusieurs raisons:
- le prix (cher) était comparable aux cours privés, et je me méfie des cours privés. Le Wall Street Institut à Paris par exemple coute aussi cher. La fac me paraissait donc plus honnête.
- j'avais vu sur le site de la fac qu'il était possible de suivre des cours en « immersion », c'est à dire de suivre des cours d'une matière dans sa langue seconde. J'espérais donc aller assister à des cours dans des matières, pourquoi pas de droit. En fait, il faut passer l'examen «Can TEST» pour être autorisé à suivre un cursus, et il n'est pas possible de suivre quelques cours en touriste, même quand on est inscrit dans un programme de la fac.
- Pascaline y travaille,ça pouvait faciliter les transactions si besoin.
- tout y était expliqué sur le site en français
- la présentation sur internet correspondait juste à ce dont j'avais besoin; c'est à dire améliorer son anglais à des fins académiques ou professionnelles, le suivi « personnalisé », les « social activities » l'après midi, et 15 ans d'expérience!

Leur plaquette est donc fausse sur chacun des points:

1- Améliorer son anglais à des fins professionnelles ou académiques
Pour ce qui est d'académique, oui, ça c'est sûr, si vous voulez passer des heures de cours à faire des essay stupides parce que la prof n'a pas confiance en ses élèves qui pourraient faire faire leurs devoirs par des copains plus avancés qu'eux. Pour ma part, j'ai passé l'age de faire des mini dissertations pour « m'apprendre à faire un plan » et à structurer mes idées. Et ensuite, comment m'exprimer avec mes 243 mots de vocabulaire en boucle?

2- Le suivi personnalisé
Inexistant ou très légère tentative: on est 18 en classe officiellement (à la fin on a fini à 8 en cours): 3 francophones, 4 sinophones, une iranienne (qui parle persan), les autres étant arabophones.
Comment apprendre l'anglais à des gens avec des langues maternelles aussi différentes? Ils doivent être très forts ou alors très incompétents pour ne pas comprendre que l'on n'a pas les mêmes problèmes de prononciation, de grammaire, de compréhension, bref, pas du tout les mêmes besoins. On a eu (4 fois) 20 petites minutes par semaine pour les francophones, cours assez utile d'ailleurs. Ça fera donc environ une 1h de cours en 3 mois vraiment utilisables....
Autre différence: entre ceux qui veulent passer le Can TEST pour rentrer à l'université et ceux comme moi qui ont fini leurs études et qui veulent juste progresser et prouver leur niveau par un examen reconnu (toefl, etc). Eux voulaient surtout de l'écrit, moi je voulais surtout de l'oral. Pas moyen bien sûr de choisir différents courts, tout le monde a la même soupe.

3- Social activities
On est tous étrangers par définition, donc potentiellement isolés, et on a besoin de parler anglais pour progresser. Il est donc logique de proposer des activités ludiques pour nous permettre de lier connaissance et de parler. Il était indiqué sur la plaquette « activités sociales l'après-midi ». Déjà, c'est juste le jeudi après-midi. Ensuite, quand on embauche quelqu'un pour s'occuper de cela, on s'assure que la charmante jeune fille aura un peu de temps pour faire son travail correctement plutôt que lier connaissance avec la population saoudienne (masculine à 98%). Entre les annulations pour cause de -30° (c'est vachement une surprise en février au Canada...!), et les activités d'intérieur quand la température est plus clémente, je n'ai pas réussi à faire de ski ni de raquettes en 3 mois ici. Regarder la météo la veille de l'activité pour s'assurer qu'on pourra la faire, et prévoir une solution de repli me paraît assez simple, mais pas pour elle apparemment. Le clou, pour la dernière activité, on est allés visiter une érablière, sujet tout à fait adapté au Canada. Après la visite de 10 minutes des arbres et de la machine pour faire le sirop d'érable on était sensés aller déguster des pancakes au sirop d'érable justement. On a attendu sagement 25 minutes que des groupes de retraités se servent au buffet, avant qu'elle aille se renseigner s'il était possible qu'on soit servis avant 2 heures. Les retraités étaient encore un certain nombre, on est donc partis après avoir poireauté pour rien. Encore un loupé, tient décidément!

4- 15 années d'expérience
Et bien on ne dirait pas. On nous a demandé 5 fois notre « feedback », on nous a même fait le feedback du feedback...Il paraît que c'est culturel ici de demander ce que l'on veut. Les étudiants sont des clients, il faut écouter leurs doléances. Je suis venue dans ce programme pour qu'on m'apporte quelque chose. Je ne suis pas venue pour envisager ma pédagogie et la manière la plus judicieuse de m'apprendre une langue que je connais très partiellement. C'est précisément pour cela que j'ai payé (cher) pour avoir ce service, pensant (naïvement, mais on ne m'y prendra plus) que ces gens étaient compétents et connaissaient leur métier.

5- les Saoudiens
Enfin, l'Université d'Ottawa est officiellement et fièrement une université bilingue. C'est un concept canadien par excellence, le pays étant bilingue, les services publiques aussi, cette université se veut le fer de lance du bilinguisme. C'est beau tout ça, mais si vous êtes francophone, vous n'êtes bizarrement pas attendu ici. Les Saoudiens sont chez eux. Ils sont charmants ces garçons vraiment, et je suis contente d'en avoir rencontrés, je les plains d'ailleurs. La fac a un contrat avec l'ambassade. Leur pays prévoit d'envoyer jusqu'à 10 000 étudiants par an au Canada pour pallier leur manque d'enseignements supérieurs. Les saoudiens sont la poule aux œufs d'or, le but est de les faire végéter le plus longtemps possible pour récupérer les petrodollars avant de les admettre dans un cursus classique. Un étudiant a quand même dit à un prof: « you have destroyed our dreams... » Ils viennent ici pour étudier pendant un certain nombre d'années, et ils sont payés (grassement) par leur gouvernement. En retour ils devront travailler pour leur pays. S'ils perdent trop de temps, l'ambassade peut leur couper les vivres. Déjà qu'ils restent la plupart 4 ou 5 ans ici, ils n'ont que moyennement envie de trainer encore plus. (il fait froid l'hiver ici, je vous le rappelle...!)

Donc?
La conclusion des cours d'anglais à l'Université d'Ottawa? N'Y ALLEZ PAS!
On nous a dit que 4% des étudiants étaient mécontents. La preuve par les chiffres: les statistiques peuvent dire n'importe quoi.

Quoi faire d'autres? Venez au Canada apprendre l'anglais, même en hiver ça se fait très bien. Ottawa est une petite ville tranquille, contrairement à Toronto qui est sans doute dangereuse et plus cher; les Canadiens sont très accueillants, toujours prêts à vous aider (pays des boys scouts! ;). Surtout pour des francophones, c'est assez intéressant de découvrir les lointains cousins du Québec et leur façon de parler la même langue que nous ou presque.

Que faire pour apprendre l'anglais? Et bien déjà s'AUTONOMISER!! Savoir ce dont on a besoin et aller le chercher. Personne ne vous apportera sur un plateau ce qui vous intéresse, ce qu'il vous faut et selon votre rythme. Je voulais acheter un « pack tout compris » pour apprendre l'anglais, c'est une erreur, il faut être autonome et savoir se faire aider sur des points précis.
Il existe énormément d'excellentes ressources sur internet, des cours et des exercices très bien fait, des centaines de forums où mettre en pratique, et le tout gratuit! Il faut juste apprendre à utiliser toutes ces ressources.
Être sur place est indispensable pour s'y mettre et pour l'approche culturelle, trouver des interlocuteurs et entendre le plus d'anglais possible. Il existe aussi des quantités de cours privés ici, qu'on peut « tester ».
Le slogan de l'université est « ça part d'ici », on sait toujours pas ce que ça veut dire. Une chose est sûre: on part de là!

samedi 28 mars 2009

La fille de l'air

Décollage! Je vous emmène aujourd'hui au musée de l'Aviation, après une épopée en autobus autour de la ville (« l'autobus canadien »...;)
C'est légèrement perdu, mais le musée est installé dans un ancien aérodrome militaire « Rockcliffe », donc en dehors de la ville comme il se doit. En passant, si down town est assez coquet par endroit, l'extérieur de la ville est franchement moche, mais peut-être que je suis exigeante en matière d'esthétisme urbain!

Le Canada a une histoire aéronautique assez intéressante: les débuts de l'aviation en Europe ont été suivi avec beaucoup d'attention, et des tentatives de s'envoler ont été faites ici aussi avec plus ou moins de bonheur. Comme le Canada a participé aux 2 guerres mondiales, même s'il n'était pas sous les bombes, il a profité des progrès techniques anglais essentiellement. N'oublions pas que le Canada est un pays indépendant de la Couronne britannique dont la dernière étape a eu lieu officiellement en 1982. Le Canada a aussi profité des avancées techniques de la France et des Etats Unis plus récemment.
S'envoler me fascine toujours. La physique est assez simple finalement, la portance, la vitesse tout ça, mais on a réussi à maitriser ces facteurs depuis un peu plus d'un siècle c'est tout! Beaucoup de gens ne sont pas rassurés dans un Boeing 747 qui fait son 3000e décollage, que penser des aventuriers qui bricolaient une hélice sur une caisse à savon?..

Le musée a une bonne collection d'appareils de toutes les époques dans un grand hangar moderne, du plus ancien au plus récent. En fait le plus récent est juste un Tomcat américain, que tout le monde a vu dans Top Gun, c'est pas tout jeune tout ça. Une bonne partie de ces avions est arrivée par ses propres moyens à Rockcliffe, c'est à dire en se posant sur la petite piste derrière le hangar. Pour celui là, un disposition style porte-avion avait été mis en place puisque la piste est trop courte.

La guerre bien pratique pour faire des progrès techniques, à croire que les hommes ne peuvent pas être inspirés en temps de paix...
La première:


et la seconde:
Le fameux Mustang dont la gueule de requin peinte sur la carlingue a fait des dégâts à elle seule...Il a volé sur toutes les batailles: en Europe, en Afrique, en Chine et dans le Pacifique.
Au milieu du tout petit Komet allemand, un des tout premiers avions de guerre à réaction. Il est propulsé par un moteur fusée, peut montrer très haut, et comme il n'était pas encore très performant il devait atterrir après quelques minutes de vol. La plus grosse partie des pertes de cet avion a eu lieu au décollage (parfois il explosait...) et à l'atterrissage acrobatique sur son patin.
Enfin, à droite, le célèbre chasseur allemand Messerschmitt, très performant lui aussi.


Le Canada est un grand pays de lacs, de forêts, et d'endroits perdus. C'est donc la patrie des hydravions. Ces appareils sentent l'imaginaire du pays neuf à découvrir, les grands espaces, les fortunes faciles, les palpitantes aventures des pionniers vers des campements perdus qui se battent contre les éléments, la technologie capricieuse...


Enfin, autre mythe: le DC3. Là ça sent bon l'après guerre et les années 60, l'Amérique, la guerre froide, le pont aérien pour contrer le blocus de Berlin en 48, Elvis Presley, la découverte du monde à portée d'aile!

mercredi 25 mars 2009

Vive la religion!

On s'égare là mesdames si je peux me permettre. Je vois pas l'intéret de commenter sans fin des décisions ridicules de chefs religieux qui ont besoin de s'affirmer pour exister.
Femme de 75 ans condamnée au fouet
lundi 09 mars 2009
Un tribunal d'Arabie Saoudite a condamné une femme âgée de 75 ans à 40 coups de fouet, à 4 mois d'emprisonnement et à son expulsion du royaume d'Arabie Saoudite. Khamisa Mohammed Sawadi est accusée d'avoir reçu chez elle deux hommes avec lesquels elle n'a pas de liens de parenté. Fahd, l'un des deux hommes en question, a protesté en expliquant qu'il apportait du pain à la vieille femme qui l'avait allaité quand il était bébé. Les juges ont déterminé que celui-ci ne pouvait pas être défini comme son fils, même si elle l'avait allaité. Les hommes, de leurs côtés, ont été condamnés à 4 mois de prison et 40 coups de fouet pour l'un et 6 mois de prison et 60 coups de fouet pour l'autre. L'affaire a causé une explosion de colère dans le pays. «Cela a rendu tout le monde furieux, car c'est une grand-mère dont il s'agit» a commenté une représentante des droit de la femme saoudienne. Mme Sawadi a fait appel.

mardi 24 mars 2009

Les primes

Aller, je me lache... :)
En parlant de primes, à suivre cette histoire de remboursement des primes de Aig. Les dirigeants de la Société Générale les ont rendus eux apparement. Les pauvres patrons quand même, ils sont déjà payés misérablement 15 000 euros par mois, et en plus on leur sucre leur seule façon de survivre c'est à dire leur petit bonus de 3 ou 4 millions d'euros pour Noël. Quand a eclaté la crise en septembre et en voyant les pauvres banquiers/ avocats licenciés à New York et à Londres, je pensais lancer une caisse de soutien à ces pauvres gens qui n'auront bientot plus les moyens de se racheter des costumes à 1.000 euros (+ chemise 98 euros + cravate 58 euros, sans compter les chaussures...)

En revanche les salariés de l'Etude Cheuvreux, eux, n'ont pas moufté quand on leur a sucré leur prime sans justification ni les prévenir, mais eux sont riches de toute façon, et eux ont compris qu'il "fallait faire des efforts".

Je les en remercie vivement puisque c'est grâce à ce geste généreux que nos patrons ont pu me licencier discretement avec 40 autres personnes sans dépenser un centime de leur prime à eux.... C'est finalement assez coopératif: les salariés se cotisent pour virer leurs anciens collègues et se taper leur boulot à leur place, et sans raler s'il vous plait sinon c'est la porte...

La crise a bon dos...

Juste comme ça en passant, mais alors juuuuuuuuuuuuuuste comme ça:

J'ai eu la chance de passer un peu de temps au Congo. Je suis allée dans un hopital où étaient soignés des enfants malnourris. A propos d'une femme qui avait eu 3 enfants en 1 an (dont des jumeaux évidemment), je n'ai pas résisté à demander à l'infirmière qui était là s'il existait "quelque chose" pour limiter d'une façon ou d'une autre les naissances, voici sa réponse:
Les moyens chimiques: vous oubliez, c'est infiniment trop cher et trop compliqué à distribuer et à suivre.
Les moyens "naturels", ça marche quand ça peut.

Reste le fameux préservatif. L'infirmière m'a dit qu'il n'était pas question pour ces gens d'utiliser des préservatifs:
- il faut en trouver (pas si simple!)
- c'est beaucoup trop cher
- ce n'est pas du tout dans leurs habitudes d'utiliser ce genre de trucs
- et surtout ça empèche d'avoir des enfants!! Avoir des relations sexuelles en excluant l'idée d'avoir des enfants n'a tout simplement pas de sens, ils sont la richesse de la famille. Si en Europe c'est rigoureusement l'inverse, là bas il est très souhaitable d'avoir des enfants, le plus étant le mieux. Il y en a partout. Si vous allez travailler, votre mère/soeur/belle-soeur/cousine/voisine le gardera avec les siens, il n'y a aucun problème. Tout le monde m'a demandé si j'en avais, ou plutot pourquoi je n'en avais pas. C'était tout à fait bizarre pour eux qu'une femme de mon age n'ait pas d'enfants, c'est un signe d'égoïsme.
- enfin, le Sida est une maladie "lointaine". Si vous donnez le choix à un Africain de Kimbanseké (à coté de Kinshasa) entre faire l'amour maintenant à sa voisine dont il est amoureux, ou éviter une maladie (et encore c'est pas sûr qu'il l'attrape) dont il peut mourrir dans 10 ans, il ne va pas hésiter une seconde. Ils seront peut-être tous les 2 morts dans 10 ans d'une autre maladie!

Ca choque nos conciences européennes sur l'idée de risque médical, sur notre relation au temps (tout le monde s'inquiète de nos retraites dans 30 ans, pas eux...) de nos mentalités individualistes, etc, etc... mais il faut aussi accepter que leur mentalité ait une cohérence tout autant valable que la nôtre.

Après le peu d'Afrique que j'ai vu, et sans recours à la religion ou la morale, il me semble aussi que distribuer des préservatifs aux Africains est inutile, voir dangereux. C'est totalement méconnaitre les réalités de là bas et pas du tout une solution durable. C'est accessoirement aussi une fois de plus leur imposer nos solutions toutes prêtes, et croire qu'en tant que gentils Blancs, on a réponse à tout. Qu'ils aient des informations sur ce sujet et qu'ils puissent se prendre en main pour éviter les guerres et les coups d'états à répétition me parait infiniment plus urgent et indispensable. Le Sida se répand aussi beaucoup parce que le viol est devenu une arme de guerre; la capote est la solution?...

C'est pour cela que je soupçonne (pour ne pas dire plus) les journalistes auteurs de cette pseudo polémique d'être soit ignares des réalités, soit de manipuler l'opinion publique.

Pendant ce temps on fait passer quasiment comme une lettre à la Poste que les dirigeants de l'assureur Aig ont généreusement rendu 50 millions de dollars de primes sur les 165 millions perçus dernièrement... (ils auraient reçu en tout 450 millions) Vous savez Aig, c'est le gentil assureur qui avait réassuré les créances douteuses (les Subprimes), qui n'ont pas pu être remboursées par les emprunteurs américains. Le gouvernement américain a volé à son secours à coup de milliards pour éviter une plus grande catastrophe en chaine.

Ca c'est un vrai problème qui nous concerne, ça mérite un bon vieux scandale dans les médias, ça mérite des débats à la machine à café, et ça mérite que ça change.
Mais c'était juste une petite remarque en passant... :)

La déprime saoudienne

Je l'ai dit déjà, les ¾ de mes camarades de classes sont saoudiens. Il s'agit d'un accord entre leur ambassade et cette formidable « Ottawa U » (l'université) pour leur faire atteindre un niveau d'anglais suffisant dans le but d'intégrer un cursus canadien. Ces garçons sont d'age et de cursus différents, il ne s'agit pas d'une même classe de lycée envoyée par charter. Ils sont au Canada puisque les Etats Unis leur sont totalement fermés, ou presque. Je pensais qu'ils n'avaient juste pas trop envie d'aller aux States où ils sont considérés comme des terroristes en puissance, mais après enquête, ils crèvent d'envie d'y aller. On leur a juste refusé purement et simplement leur visa. C'est donc pour cela qu'ils se gèlent ici.

J'ai laissé entendre déjà qu'ils ne « mangeaient pas des pommes frittes dans la rue », en d'autres termes, on les envoie ici pour plusieurs années, on leur paie leurs études, on leur paie leur logement, on leur fournis tout sur un plateau, et on leur donne de l'argent de poche. Je n'ai pas réussi à confirmer l'info de l'un d'eux selon laquelle il recevait 3000$ par mois (tous frais payés, c'est donc juste pour payer les faux frais....)
Et donc logiquement, ils s'ennuient ferme.

Ottawa n'est pas une ville holéholé (vous l'aviez déjà compris), c'est plutôt mort globalement, pas de boite de nuit, pas vraiment d'endroits branchés pour des étudiants étrangers inoccupés.

Nous avons chacun une petite présentation à faire en cours sur un sujet complètement libre. L'un deux a choisit « l'avortement ». Difficile débat, j'étais donc impatiente d'avoir l'avis d'un homme (l'avortement n'est pas qu'une affaire de femmes à mon humble avis, mais bon) et surtout d'un ressortissant d'un pays qui interdit aux femmes de sortir seules, et qui punit l'adultère de la peine de mort. Pour être précise sur les termes juridiques, l'adultère est selon la loi saoudienne « toute relation sexuelle hors mariage », donc toute relation même si elle n'est pas extraconjugale.
Et bien à ma grande surprise l'avortement est autorisé en Arabie saoudite jusqu'au 4e mois; alors que l'Islam interdit totalement de mettre fin à la vie dès sa conception. (En France l'IVG est autorisé jusqu'à 2,5 mois) Peut-être que les femmes sont tellement enfermées en AS qu'il leur faut plus de temps pour réaliser qu'elles sont enceinte et consulter....
Ce qui est bien idiot quand-même c'est d'autoriser l'ivg pour les femmes mariées uniquement. Puisque les relations adultérines étant punies de la peine de mort, la question de l'ivg ne se pose pas....
Ce qui m'a attristé, ce que ce garçon n'avait aucune idée à faire passer. Je ne sais même pas finalement ce qu'il pense d'une femme qui avorte. Est-il compatissant, est-il opposé? Je crains qu'il n'ait carrément pas d'idée sur la question, qu'il ne se sente pas concerné.

En voyant un de ses potes, assez sympathique et rigolo, j'ai eu soudainement l'image d'un gelly cake. J'avais vu ça en Allemagne (les Bristish en raffolent aussi), c'est une espèce de gélatine colorée vaguement sucrée. Ça tremblote quand on la pose sur la table. Du vide, du mou, du désintérêt absolu, c'est translucide, on voit à travers. Ils sont jeunes, en bonne santé, ils peuvent voyager, apprendre des langues étrangères, ils ont de l'argent, et ils ne font rien. Ils calculent juste qu'il pourront avoir Xmilles dollars par mois en rentrant au pays, et qu'il leur faudra travailler pour le gouvernement le temps qu'ils ont passé à faire leurs études. Ça avait l'air de les gêner de devoir « payer » en retour pour leurs études. (ce qui existe en France pour certaines écoles publiques comme l'assistance Publique, Polytechnique, ou l'ENS)

Je les titille un peu en leur demandant pourquoi ils n'essaient pas de s'occuper intelligemment, de faire du bénévolat, ou pourquoi ils ne voyagent pas (dans les frontières du Canada of course). Ils vont passer de temps en temps des we à Toronto voir leurs potes et boire des jus d'orange, pas bien constructif tout ça. Qu'est ce qui leur faudrait à ces garçons? Une espérance? Une vision plus large que « quel film je vais voir ce soir? » une foi dans leur valeur sur cette Terre pour les autres?

dimanche 22 mars 2009

Douce France....

L'heure du retour va bientôt sonner, et je m'interroge sur mon pays en voyant des batailles rangées dans les médias à propos de « petites » phrases du Pape en Afrique (donc qui ne concerne en rien les Français), des polémiques sur des polémiques pour savoir ce qu'il aurait vraiment dit en italien ou en portugais, à l'écrit ou à l'oral....
J'ai beau chercher, je ne trouve pas le moindre entrefilet sur cette "polémique". En somme au Canada, le voyage en Afrique du Pape, tout le monde s'en fout pas mal, et heureusement. Je ne comprends mais alors pas du tout cette haine déversée sur des propos archi prévisibles pour un Pape (tout le monde connait par cœur la morale chrétienne), dans un pays qui se dit laïc et doté de la liberté d'expression, et toujours sur un sujet qui n'a pas grand chose à voir avec les Français. Alors que ce beau pays ne s'intéresse jamais aux petits problèmes du monde sauf quand une semi-française est concernée, tout d'un coup tout le pays se met à donner son avis sur un problème qui ne le concerne pas directement, et auquel il ne connait pas grand chose. Il ne se passe rien d'autre dans l'actualité? Les grèves sont en perte de vitesse? Pas d'accident d'avion quelque part pour faire un peu d'audience?
Il est carrément ringard d'être catho en France, donc pourquoi tout le monde écoute ce qu'il dit??
Qui en France va écouter, décortiquer que ce dit un chef religieux à propos du voile que doivent porter les femmes? Et s'insurger qu'on lui foutte des baffes parce qu'il distribue des mini jupes à la sortie des mosquées? Bon les petits cons cathos fachos ne sont pas malins non plus, ils auraient mieux fait d'aller réussir leurs études de droit. (j'en ai eu un dans mon bureau, bizarrement on s'est pas entendus...)
Bref, cette nouvelle vague médiatique me laisse tout à fait médusée sur la mentalité française, et surtout sur la puissance des médias sur les millions d'abrutis nourris au journal télé. J'ai même trouvé (sans chercher) un sondage selon lequel 43% des catholiques souhaitent la démission du Pape, mais on va sortir quoi encore??
Mon Dieu ! (celui que vous voulez) ouvrez les yeux ailleurs que sur TF1, allez voir ailleurs que dans un pays qui marche sur la tête et qui fait le contraire de ses pseudos principes de liberté d'expression! Informez vous ne serait-ce que dans les journaux francophones (Belge, Québecois, Suisse, africains, etc), et oui cette polémique est du vent, elle n'a pas le moindre intérêt, elle ne va pas convaincre qui que se soit, bref, on tourne en rond comme d'habitude.

La télé bingalie

Je suis allée déjeuner cet après midi chez Leemon, un camarade de classe Bengali. En fait il a changé de classe la première semaine, mais comme il est assez liant, on a gardé contact. Il vit chez son frère qui arrivé au Canada depuis 8 ans et qui est mariée avec une Bengali (ou indienne?) qui est arrivée à l'age de 7 ans. Ils habitent dans une tour en dehors du centre ville, à une petite demi-heure de bus du centre. Ça m'a permis de sortir du centre et d'aller dans les quartiers où y'a des vrais gens. Il faut dire que je me débrouille toujours pour être dans les beaux quartiers.... j'y peux rien franchement, je n'ai rien demandé: j'ai un appart à Paris dans le 7e (que je n'ai pas choisi), je travaillais dans le Triangle d'Or du 8e, et maintenant je trouve à me loger dans un quartier chic d'Ottawa....
J'en connaissais certains: Reyanna, Yannick, Ryad de ma classe, on devait être une bonne dizaine. Je ne sais pas si c'est culturel, mais quand je reçois du monde, j'éteins la télé en général. Quand je suis arrivée (en retard....) les
gens étaient quasiment en silence assis à table, le frère de Leemon mangeait devant la télé, Leemon et la belle-soeur servaient debout... Une fois fini le premier service, les saoudiens sont allés s'assoir devant la suite du film. Une belle télé ma foi, 16/12e au moins, mais franchement, j'aurais préféré la classique conversation « and you, where do you come from/ how long have you been here? ». C'est sûr certaines soirées ne décollent pas (j'en ai connu chez moi!), ça dépend si les gens ont envie de discuter et ont des choses à dire ou pas. Là les gens étaient tous capables de parler en anglais, sisi, ils parlent tous bien, et ils se connaissaient. Donc tout était réuni pour que ça « prenne ». Je ne me suis toutefois pas ennuyée puisque Leemon et sa famille sont sympathiques, et que j'ai pu discuter avec Reyenna et le pote que Yannick avait amené. J'ai également observé les convives et leur relation à la télé. Il y avait des Bengalis, des saoudiens, des coréens, un jordanien et une iranienne (mais comme moi, non intéressée par la fameuse fenêtre magique). Au lieu de m'énerver contre-ces-gens-vautrés-devant-la-télé, je me suis rappelée que j'étais au Canada, que la télé diffusait un film distribué par des américains, et que le seul fait d'être assis dans un canapé en cuir (et non par terre) devant une télé made in China, en Amérique du Nord constituait une partie de l'aboutissement socio économique de tout ressortissant d'un pays « pauvre » dans le monde. J'avais été choquée et frustrée que les diners en Afrique chez les sœurs ne puissent se passer sans cette foutue télé. Quelqu'un m'avait rappelé que la télé était quelque chose d'encore nouveau et que même si elle diffusait des niaiseries, les gens n'en étaient pas encore lassés. Ça peut être une explication/justification, mais je ne suis pas certaine que les enfants élevés à la télé dans leur biberon soient lassés et se mettent à lire des livres et à discuter avec leurs amis, mais bon...
Je pense quand même qu'il y a du culturel là dedans, du mal du pays, de l'adaptation comme on peut à un environnement tellement différent. Je ne crois pas que la famille de Leemon soit de pauvres agriculteurs mais il est sûr que vivre au 18e étage en banlieue ne fait pas partie de son mode de vie traditionnel. Je comprends mieux d'ailleurs pourquoi quand je suis arrivée il connaissait à peine le centre ville alors qu'il était arrivé depuis 3 mois. La grève des bus, le froid, le fait de ne connaître personne l'avaient cloitré dans son 3 pièces. Ces gens sont instruits, intelligents pour la plupart, ont des moyens financiers (pas tous millionnaires, mais ils ne sont pas dans la misère), mais vivre à 12.000 km de chez soi n'est pas anodin ni facile.

voilà l'équipe du jour, mince j'ai oublié de prendre la télé...!

vendredi 20 mars 2009

C'est fini....

Voilà, un dernier petit coup d'oeil aux grattes-ciel,
et on s'en va de cette belle ville, adieu New York, à une prochaine peut-être?

jeudi 19 mars 2009

Les mystères de New York

Quand on se promène à New York, surtout en hiver quand il fait nuit à 17h30, on a le loisir d'observer toutes les jolies lumières de la ville. Je vous ai montré Times Squares et tous ses écrans, le Chrysler Building avec sa calandre métallique. Reste une question que l'on s'est posée: qu'en est-il de l'éclairage intérieur des autres immeubles? À NY, il y a essentiellement des immeubles de bureaux, et toute la soirée, certains bureaux sont éclairés et d'autres non, sans qu'il semble y avoir d'organisation.

Deux hypothèses sont possibles:
- soit l'hypothèse consumériste du laisser faire: les New Yorkais n'ont pas encore appris a éteindre leur bureau en partant le soir,
- soit l'hypothèse française d'inflation réglementaire sur tout et n'importe quoi: les autorités obligent que certains bureaux restent allumées pour des raisons touristiques. Effectivement si tout était éteint, la planète s'en porterait mieux, mais les touristes ne prendraient plus de photos... ce qui serait dommage pour les lecteurs de blogs!
Selon quelques recherches rapides, il n'y aurait donc pas de règlements obligeant les employés à allumer leur lumière, mais plutôt à l'éteindre!! certains écologistes s'inquiètent que l'on ne puisse pas voir la voie lactée depuis les grandes villes américaines à cause de la luminosité des éclairages artificiels. J'adore la logique américaine: ils vont toujours réussir à vous sortir une conséquence totalement annexe et inutile à une question de bon sens....



Les lumières à NY sont donc bien apparemment le reflet de la mentalité consumériste qui consiste à ne pas pouvoir se fatiguer à éteindre la lumière, mais préférer payer et consommer les ressources planétaires... et ensuite, on veut leur expliquer qu'il faut amorcer la transition pétrolière et changer totalement nos modes de transport?....

Mystère glacé

Une autre grande question m'a glacée. Ce sont l'usage des glaçons. Non seulement dans tous les restau, on ne vous sert de verre d'eau que sous une couche de glaçons. Comme s'il ne faisait pas encore assez froid en Amérique du Nord avec le courant du Labrador (vous vous souvenez, la Terre tourne, le vent descend du pôle, etc, etc). C'est la même chose ici au Canada, et là il fait même encore plus froid. Il y avait même à l'hôtel (de base grand tourisme, c'est donc archi répandu) une « chambre à glaçons ». En fait un placard réfrigéré ou vous pouvez vous servir de glaçons.
Un matin au petit déjeuner, je vois arriver un client (sortant du lit selon certains détails) avec l'espèce de pot de chambre carré qu'il y avait dans la chambre. Il se dirige vers le placard glacé et se sert de glaçons sonnant et trébuchant. Je ne voyais pas bien ce qu'il allait en faire, peut être s'était-il coincé le doigt dans un tiroir?...
En fait pas du tout, il s'est servi plusieurs verres de café qu'il a versé sur les glaçons et ramené le tout dans sa chambre.....curiosité culturelle de boire du café dilué glacé passe encore, mais dans un pot de chambre carré en mauvais plastique, ça me dépasse. Donc l'enquête est ouverte, si quelqu'un sait ce que font les Nord Américains avec leurs glaçons, qu'il nous éclaire...!

mercredi 18 mars 2009

ZANIMAUX

Dans cette ville de béton, il y a quand même des visages humains...des oies à Ellis Island

les pigeons en haut de l'Empire State Building et un des nombreux petits écureuils



Aigle à Battery Park (extrémité sud de Manhattan) en hommage aux victimes de la seconde guerre mondiale



le taureaux de Wall Street, symbole de puissance....ça s'invente pas



et des animaux présents dans le monde entier appelés "homo touristicus photographicus"

mardi 17 mars 2009

Subway

= le metro, et non la bouffe pour chiens...!
Le metro parisien est quand même très simple. Y'en a partout dans toute la ville vers toutes les directions, ils s'arrêtent sagement à toutes les stations, vont toujours dans le même sens sur la ligne et ne font pas demi-tour au milieu sans prévenir. Le métro à Paris est donc très ennuyeux et sans surprise.
A New York en revanche, c'est beaucoup plus palpitant; quand en plus on a un guide pourri avec des jolies images qui nous dit rien de concrêt, on s'amuse beaucoup dans le metro.
D'abord il faut repérer les espèces de boules vertes et blanches dans les rues pour pouvoir y descendre dans ce fameux metro. Alors on cherche, on tourne, on circule « mais si, ça dooooit être là », et ça l'est pas.... pour finalement trouver enfin le fameux escalier libérateur. Arrivés sur le quai, il faut trouver le bon sens de la ligne, le bon couloir vers la bonne direction. Et là surprise quand on s'aperçoit que les 2 quais en face l'un de l'autre n'ont pas l'air de communiquer! En somme il faut ressortir, traverser la rue et prendre la descente du métro de l'autre coté! Bon, bon, allons y, on sort, on traverse, on redescend, on remet la carte de métro illimitée dans le tourniquet.... et bien sûr: « carte invalide » forcément on venait de passer 5 minutes avant... bon hein, on va pas s'arrêter pour ça, hop un au dessus, un en dessous, et nous revoilà sur le quai et dans les bras d'un policier!! ouuuuuuups..... les ricains ils rigolent pas avec la Loi, on va nous retirer nos passeports, ou on va finir à Guantanamo avec un tshirt orange.... bon il a été sympa le gars, il a vu qu'il avait affaire à des gentils touristes qui n'ont pas l'habitude du métro! Ba voyons ;)
Une fois dans la rame, les aventures ne sont pas terminées. C'est un peu comme le RER: il y a différentes lignes (A, B, C, D etc) qui ont un tronçon commun et des branches (A1, A2, etc) Je n'ai pas fait la navigation dans ce maquis alors je ne suis pas experte en métro, il paraît qu'il y a des ronds et des carrés super pratiques sur le plan et qu'une fois qu'on a compris, on se trompe plus. Ce serait quand même trop simple d'expliquer tout cela dans la légende du plan par exemple.

Pour aider les voyageurs, les arrêts sont affichés sur les quais, mais même c'est pas limpide. Le chauffeur annonce « next stop 42th street » par exemple. Bien pratique sauf quand la bonne humeur lui prend de noyer le fameux « next stop... » dans diverses annonces inutiles ou quand un voyager se met forcément à tousser au même moment. La technique est donc de se préparer à sauter de la rame si ce n'est pas l'arrêt attendu!
Même avec tout ça, on est jamais à l'abri de surprises (moments d'inattention?...) quand tout le monde descend discrètement de la rame à votre insu, que le chauffeur comme par hasard ne dit rien cette fois là, et que le métro repars tranquillement dans le sens inverse! Voilà comment mettre une demi heure pour faire 500 mètres....
Bien sûr on n'est pas au Canada, et voir des touristes déplier leur plan 1m/1m, scruter les panneaux, monter et descendre 3 fois le même escalier parce que les panneaux ne sont vraiment pas limpides, et bien on se croirait à Paris, tout le monde s'en contrefout! :)

lundi 16 mars 2009

Le pont de Brooklyn

Le Pont de Brooklyn dessert Manhattan vers le quartier de Brooklyn, (comme son nom l'indique)

Le traverser (prend un bon moment) permet d'avoir une vue imprenable sur Manhattan et sur son couché de soleil!








Vers Manhattan, et la Statue de la Liberté!

dimanche 15 mars 2009

Ellis Island et la (Statue de la) Liberté

Ce sont deux petits ilots à 10 minutes de bateau en face de New York et ce n'est peut être pas par hasard; Ellis Island a été du 1er janvier 1892 au 12 novembre 1954 (merci Wikipedia) la porte d'entrée officielle des Etats-Unis.

N'étant pas directement sur le sol américain, les bâteaux pouvaient débarquer leurs millions de passagers là, pour que les autorités les «trient». La porte de la Liberté... Douze millions de personnes sont passés par là pendant cette période. Les panneaux indiquent qu'un américain sur 4 a un ancêtre qui a foulé ce petit bout de terrain. Autant dire que c'est un endroit de pèlerinage pour beaucoup, et un endroit où il faut être d'autant plus « politiquement correct ». Sur tous les panneaux on vous rappelle que malgré les images de médecins qui oscultent les passagers certains en haillons et hagards, qui ne comprennent pas un mot d'anglais a priori, seuls 2% des immigrants ont été refoulés. L'Amérique veut se donner une image d'avoir accueilli tout le monde. Tout le monde mais seuls ceux qui pouvaient arriver jusqu'aux bâteaux depuis la lointaine Russie par exemple et payer le billet: la Cunard Line, compagnie translatlantique britannique desservait la line Southampton – Cherbourg-New York. La compagnie française desservait Le Havre-New York. La traversée durait au moins 7 jours. Une fois arrivés sur place, ils devaient pouvoir justifier d'avoir un minimum d'argent pour rentrer sur le sol américain.

Voici Manhattan depuis le bateau:




Comme aujourd'hui il ne faut pas croire que ce sont les plus pauvres qui partent de leur pays vers de nouveaux cieux. Au contraire, ce sont ceux qui ont les moyens de partir, les plus riches finalement.
L'Europe entière a défilé ici suivant les progroms, les persécutions politiques, les famines, les crises financières (ha tient, déjà?...) et les rêves de vie meilleure.
On aime râler en France contre-la-vie-chère et le-prix-de-l'essence. Sans faire dans le larmoyant, il faut se mettre quelques secondes dans la peau du Russe blanc, du Juif polonais, ou de l'Italien chassé par la misère et Mussolini, qui après des semaines de voyage trouve à s'embaucher comme manœuvre à tous les coins de rue, a de quoi manger, peut aller à la synagogue ou à l'église sans se faire massacrer, peut se marier avec qui lui chante, découvre tout d'un coup qu'il peut vivre.