dimanche 15 mars 2009

Ellis Island et la (Statue de la) Liberté

Ce sont deux petits ilots à 10 minutes de bateau en face de New York et ce n'est peut être pas par hasard; Ellis Island a été du 1er janvier 1892 au 12 novembre 1954 (merci Wikipedia) la porte d'entrée officielle des Etats-Unis.

N'étant pas directement sur le sol américain, les bâteaux pouvaient débarquer leurs millions de passagers là, pour que les autorités les «trient». La porte de la Liberté... Douze millions de personnes sont passés par là pendant cette période. Les panneaux indiquent qu'un américain sur 4 a un ancêtre qui a foulé ce petit bout de terrain. Autant dire que c'est un endroit de pèlerinage pour beaucoup, et un endroit où il faut être d'autant plus « politiquement correct ». Sur tous les panneaux on vous rappelle que malgré les images de médecins qui oscultent les passagers certains en haillons et hagards, qui ne comprennent pas un mot d'anglais a priori, seuls 2% des immigrants ont été refoulés. L'Amérique veut se donner une image d'avoir accueilli tout le monde. Tout le monde mais seuls ceux qui pouvaient arriver jusqu'aux bâteaux depuis la lointaine Russie par exemple et payer le billet: la Cunard Line, compagnie translatlantique britannique desservait la line Southampton – Cherbourg-New York. La compagnie française desservait Le Havre-New York. La traversée durait au moins 7 jours. Une fois arrivés sur place, ils devaient pouvoir justifier d'avoir un minimum d'argent pour rentrer sur le sol américain.

Voici Manhattan depuis le bateau:




Comme aujourd'hui il ne faut pas croire que ce sont les plus pauvres qui partent de leur pays vers de nouveaux cieux. Au contraire, ce sont ceux qui ont les moyens de partir, les plus riches finalement.
L'Europe entière a défilé ici suivant les progroms, les persécutions politiques, les famines, les crises financières (ha tient, déjà?...) et les rêves de vie meilleure.
On aime râler en France contre-la-vie-chère et le-prix-de-l'essence. Sans faire dans le larmoyant, il faut se mettre quelques secondes dans la peau du Russe blanc, du Juif polonais, ou de l'Italien chassé par la misère et Mussolini, qui après des semaines de voyage trouve à s'embaucher comme manœuvre à tous les coins de rue, a de quoi manger, peut aller à la synagogue ou à l'église sans se faire massacrer, peut se marier avec qui lui chante, découvre tout d'un coup qu'il peut vivre.


1 commentaire:

  1. vraiment cette semaine à NY me semble être la plus riche de ton séjour !!que de découvertes .
    çà donne envie d'y aller .....surtout en compagnie de Charlie Chaplin ...;trés drôle!

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