lundi 9 mars 2009

Le "Grand Machin"

Sheila m'a proposé de prendre contact avec une de ses sœurs (sœur en religion bien sûr) qui est à New York et qui travaille à l'ONU. Rencontrer une autre sœur du Sacré Cœur est toujours intéressant puisqu'elles sont toujours actives dans la société d'une façon ou d'une autre. J'ai donc contacté Cécile en arrivant à NY pour pouvoir la rencontrer et qu'elle nous parle de son travail à l'ONU.
La visite touristique du siège de l'Onu ne présente par un intérêt phénoménal. Comme notre cher guide ne nous l'avait pas dit, il faut toujours ar
river tôt dans la journée quand on veut visiter quelque chose. Tôt, ça veut dire le matin en fait! Il est question de réservation par groupe de langues, bref ce n'est pas très clair. On s'était inscrits dans une visite en espagnol pour finalement se retrouver dans un groupe d'étudiants de Toronto, le monde est petit. (non, je ne parle pas espagnol, juste je devine...;)
Cécile est hollandaise, même si elle vit aux Etats-Unis depuis des années, et d'ailleurs fait partie de la province américaine (province est le terme pour ne pas dire pays). Son travail à l'ONU consiste à être lobby en quelque sorte. Pour plus de clarté, je vous parle du lobbyisme dans le post en dessous.
La société du Sacré Coeur a compris qu'il fallait être présent là pour défendre les valeurs chrétiennes, pour ne pas dire catholiques, puisque chrétien aux States peut vouloir dire évangélique, et là c'est pas du tout, du tout pareil! (pour faire très très rapide, les évangéliques sont des fous dangereux intégristes, mais ceci n'engage que moua :)
Il existe 2 sortes d'influence reconnues aux organisations et ONG à l'ONU:
une phase d'observateur (celle des soeurs pour le moment) et une phase de consultation, plus efficace.
Leur site explique assez bien la logique pour une congrégation religieuse donc le charisme est “l'enseignement” au sens large, de vouloir faire entendre sa voix pour défendre la dignité humaine sous tous ces aspects.
http://www.rscjinternational.org/fr/notre-presence-a-lonu/rscj-a-lonu/84-frequently-asked-questions-about-our-presence-at-the-un.html
Son travail consiste d'abord à se tenir informée du flot continue d'informations que l'Onu véhicule, et à en référer sur le site donc vous avez le lien (allez-y, faites des clics!). A plus long terme, il s'agit de passer au niveau “2”, et de pouvoir accéder à un rôle consultatif.

Est-ce utile? Après tout, plein de gens continuent d'être pauvres, malheureux, déplacés, tués même. Finalement pourquoi collaborer à l'Onu, financé par les Etats riches plutôt tentés de défendre leurs intérêts, et dont le Conseil de Sécurité passe son temps à voter des résolutions que personne ne respecte? C'est un grand problème, vieux comme le monde, du verre moitié plein ou moitié vide. Le verre n'étant pas complètement plein, faut-il le jeter, ou continuer inlassablement à le remplir? L'Onu et surtout ses dizaines d'agences (Unicef, Unesco, ou encore l'Organisation de l'Aviation Civile Internationale, etc, etc...) est une énorme machine qui brasse des milliards de dollars, qui est présente à peu près partout depuis des décennies. Pire à mon avis, elle ne devrait pas être partout. Au Congo, j'avais posé la question suivante aux enfants « pour vous, qui doit s'occuper de l'éducation des enfants dans un pays, faire les écoles, et payer les maitres? » J'avais été sidérée qu'ils aient tous dit « l'Unicef! ». Ca froisse là aussi ma petite conscience juridique de voir qu'une institution internationale prend le rôle naturel de l'Etat (bin oui mais justement, y'a pas d'Etat en Afrique, oulala, c'est un autre débat!!)
Bref, heureusement que l'Unicef prend ce rôle, sinon les Congolais n'auraient pas d'école ou si peu.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire